Peter Cameron, traduit de l'anglais par Catherine Richard
Christian Bourgois, 336 p., 23€
Un homme et une femme arrivent en train dans une petit ville qu'on soupçonne être d'Europe de l'Est. L'hiver est glacial et cingle chacune de ses rues. Dans l'hôtel où ils résident, l'atmosphère se recouvre d'une inquiétante étrangeté. Qui sont ses énigmatiques clients ? Qu'attendent-ils tous ? Et ce couple ?
L'homme et la femme bataillent avec quelque chose qui semble plus grand qu'eux. On suppose des secrets, des douleurs... L'objet de leur voyage n'est pas touristique : il est humain et engage d'une certaine manière leur avenir. Ils viennent chercher à l'orphelinat du coin, le bébé qu'ils ont décidé d'adopter.
Dans ce roman à l'ambiance suspendue, presque cotonneuse, il est impossible d'oublier ce couple, ce voyage aussi réel que métaphorique, cet hôtel, ces rencontres presque hallucinatoires. Ce qui arrive la nuit est un roman qui ne s'oublie pas, parce qu'il hante son lecteur par ses ambiances, ses questionnements, par ses personnages qui choisissent sciemment la nuit ou la lumière. C'est beau, puissant et pénétrant grâce à la prose précise, imagée et incarnée de l'auteur Peter Cameron.