Laurent Bénégui a toujours entendu parler du destin hors du commun de son grand-père, Léopold Bénégui. Blessé au cours de la Première Guerre Mondiale, le jeune Léopold a, peu après, quitté son Béarn natal pour aller tenter sa chance à Cuba. Rejoint par sa bien-aimée, Madeleine, avec laquelle il aura 6 enfants, il gère une plantation de café près de Guantanamo. Mais Léopold meurt prématurément, en 1931, et sa jeune veuve retourne en France avec les enfants. La plantation est confiée aux bons soins d'un métayer jusqu'à ce que le fils ainé de la famille, Jean, soit en âge de rentrer à Cuba pour gérer le domaine. C'est en 1948 que Jean et sa femme Louisette, oncle et tante de Laurent Bénégui, partent s'établir sur l'île. L'auteur ira y passer des vacances en famille lors de 3 séjours à la fin des années 60, il vivra quelques jours au cœur de la jungle dans cette propriété éloignée de tout où, avec son regard d'enfant, il semble régner une totale liberté. Or, la situation est toute autre, Jean et sa femme ont connu la révolution de Fidel Castro, la ferme a été nationalisée, la nourriture est rationnée, les déplacements restreints. Jean, Louisette et leurs deux enfants finissent pas rentrer en France, mettant ainsi un terme à l'épopée familiale à Cuba. Depuis, la famille s'est brouillée, les cousins de Cuba et les Français ne se parlent plus. L'auteur a choisi de se pencher sur le parcours romanesque de son aïeul, il ne pensait pas alors découvrir une toute autre histoire que celle véhiculée par la légende familiale. A travers le destin de Léopold mais aussi celui de son frère Jean-Baptiste, qui se superposent aux vicissitudes de l'histoire de Cuba tout au long du XXe siècle, Laurent Bénégui nous offre une magnifique histoire de famille avec ses héros, ses trahisons, ses malentendus.
Retour à Cuba
Laurent Bénégui
Julliard, 308 pages, 20€