On l'appelait l'Arbre d'Or à cause de la teinte dorée que prenait ses épines baignées par le soleil. Il trônait sur la rive de la rivière Yakoun, au coeur des Iles de la Reine Charlotte, au large de la Côte Ouest du Canada. Il mesurait plus de 50 mètres et était vieux de 300 ans. C'était un épicéa de Sitka d'une variété unique. Il était vénéré par les Haïdas, le peuple premier de cette terre sauvage. Il faisait partie de leur mythologie et était l'objet d'un culte important. Il passionnait les botanistes et avait fait l'objet d'études scientifiques. Il était protégé et servait de dernier témoin de la fôret primaire que des générations de bûcherons ont abattus sans relâche pour fournir en bois diverses industries. Il avait survécu aux attaques du climat, des champignons, des hommes qui ont couché à terre tant de ses semblables. On venait l'admirer, comme en pèlerinage. Pourtant, dans la nuit du 20 janvier 1997, il a été abattu avec une tronçonneuse par Grant Hadwin, un ancien forestier. Pourquoi un tel geste ? Que voulait-il dire ? Quelles furent les conséquences de son acte sur le peuple Haïdas, sur les acteurs de la filière du bois, pour les scientifiques ? Dans ce récit passionnant, John Vaillant retrace les bouleversements qui sont survenus aux pieds de cet arbre légendaire au cours de ses 300 ans d'existence. Une réflexion profonde et intelligente sur notre rapport aux forêts et à ce matériau si présent dans nos vies mais si peu connu : le bois.
L'arbre d'or. Vie et mort d'un géant canadien
John Vaillant, trad. de l'anglais par Valerie Legendre
Noir sur Blanc, 330 pages, 22€