Un vieil homme se souvient de son enfance et de ce drame qui l'a déchiré. Le départ de sa mère avec un peintre allemand à Bali. Se retrouvant seul avec un père plus préoccupé de politique en ces temps de lutte pour l'indépendance de l'Inde que de son fils, l'enfant vit dans la solitude si ce n'est ses rapports chaleureux avec son grand-père. Un livre très émouvant, sensible et qui nous rend rêveur...
Notice de l'éditeur : Mychkine, paysagiste indien de renom, coule une retraite paisible dans sa maison natale. Mais sa quiétude se voit troublée par un colis inattendu en provenance du Canada : des lettres envoyées par sa mère, Gayatri, à une ancienne voisine. Elles ont été écrites entre juillet 1937 – moment où Gayatri est partie pour Bali, abandonnant les siens, dont son fils de neuf ans – et octobre 1941, date à laquelle cette correspondance s’interrompt mystérieusement. À l’époque, tout le voisinage, prompt à s’enflammer, a accusé la jeune femme d’avoir quitté son mari pour un Anglais. L’homme en question était en fait un peintre allemand, Walter Spies, résidant à Bali, de passage en Inde. Quand il est reparti, Gayatri l’a suivi, guidée non par l’amour mais par le désir éperdu de briser son carcan d’épouse et de mère pour retrouver sa liberté d’artiste. Marquant ainsi au fer rouge, dans la mémoire de son fils, ce jour terrible où elle a choisi de le laisser. À mesure qu’il découvre les raisons profondes du départ de sa mère et des épisodes insoupçonnés de sa vie balinaise, Mychkine revisite ses propres souvenirs et se risque à réinterpréter le drame familial. Un drame qu’il passe aussi au prisme de l’histoire nationale et internationale : mobilisation pour l’indépendance de l’Inde, montée du nazisme, implication des Indes britanniques et néerlandaises dans la Seconde Guerre mondiale. Tressant, avec une délicatesse toute poétique, convulsions historiques et déchirements intimes, l’auteur retrace, à travers le regard aimant d’un fils meurtri, la trajectoire heurtée d’une femme libre.