Denoël, 658 pages, 24€50
À quoi bon se plonger dans l’œuvre de quelqu'un racontant de A à Z son existence banale? Pour changer d'avis, lisez Mon combat, la géniale entreprise littéraire de Knausgaard : il livre tout, sans tabou, dans une langue brute et tellement juste. Mon combat compte à ce jour quatre tomes : La mort d'un père, Un homme amoureux, Jeune homme et Aux confins du monde. Ces quatre tomes se lisent indépendamment et ne suivent pas une chronologie précise. La figure du père hante toute l'oeuvre de Knausgaard qui, victime d'un père autoritaire et hyper contrôlant, tentera tout au cours de sa vie de lui échapper.
Dans Aux confins du monde, il nous raconte l'année de ses dix-huit ans. Il vient de finir le lycée et se retrouve enseignant dans une petite bourgade portuaire à l'extrême Nord de la Norvège. Le garçon boit beaucoup tout en se nourrissant de littérature et de musique. Pour se réchauffer mais aussi pour oublier ses frustrations: son obsession pour les (trop) jeunes filles, son désir de voyage, ses pulsions d'écrivain.
Au-delà de l'autoportrait sans concessions, l'auteur livre une peinture saisissante de la société scandinave des années 1980. Se raconter, c'est aussi saisir tout ce qui nous entoure.