Patrice Gain
Le Mot et le Reste, 260 p., 21€
En quelques semaines l'univers du jeune Matt Weldon s'est effondré. L'adolescent qui vivait à Chicago avec ses parents et son frère, perd son père dans un accident de montagne et voit sa mère sombrer dans la folie. Matt est envoyé chez sa grand-mère, dans le Montana. Il y découvre les grands espaces et la vie dans une ferme isolée. Pourtant là encore le malheur le rattrape, sa grand-mère meurt subitement et Matt se retrouve seul. Il ne peut plus compter que sur son aîné, Jack. Ce dernier est en proie à une violence incontrôlée et, sous l'emprise de la drogue, commet un acte irréparable. Matt trouve du réconfort dans les paysages apaisants de cette nature grandiose, dans la force des cours d'eau et dans l'observation des animaux. Mais cet univers-là aussi est marqué par la violence, celle des braconniers et des prédateurs. Pris dans ce tourbillon sans fin, le jeune Weldon tente de retrouver une vie apaisée. Il cherche aussi à comprendre ce qui a poussé son père à se lancer dans l'expédition qui lui a couté la vie et devra, pour cela, creuser dans le passé familial. L'on est emporté par le souflle de ce roman mené tambour battant et c'est avec angoisse que nous suivons le jeune Matt dans sa quête. Mêlant avec talent la sauvagerie des paysages et celle des hommes, Denali est LE roman à lire cet été.