Claudio Giunta, trad. de l'italien
Editions du Masque, 308 pages, 23.45€
Trois amis, Italiens, trentenaires, célibataires, un rien adolescents attardés passent le mois d'août sur les îles Solovki. Que viennent-ils faire sur ce petit archipel isolé du nord de la Russie au climat plus qu'hostile ? Les îles Solovki n'ont rien de la destination rêvée pour des vacances entre potes ! Cet ancien goulag soviétique est marqué par la douleur et la mort qui ont façonné son paysage. Désolation, froid, bâtiments abandonnés, population rare et désoeuvrée forment une bien étrange carte postale de voyage. Mais au milieu de tout cela se dresse un monastère orthodoxe qui abrite une collection unique d'icônes dont certaines remontent au Moyen Age. Le monastère fait l'objet d'un projet de restauration financé par l'Unesco et mené sur place par des bénévoles venus de toute l'Europe. Deux de nos Italiens sont architectes et participent à la réalisation du futur musée installé dans le monastère, le troisième, qui connait un peu le russe est venu les aider à gérer les maçons, des ouvriers locaux, plus portés sur la boisson que sur le travail. Un beau projet en apparence. Mais tout ne se passe pas comme prévu. Les trois amis se sentent un peu vieux au milieu des étudiants étrangers, ils ont du mal à partager leur dortoir avec les ouvriers, des anciens militaires au tempérament sanguin. Le mois d'août s'achève, c'est l'heure de rentrer à Florence. Pourtant, les trois amis ne prennent pas leur avion, ne téléphonent pas à leurs proches. Ils ne donnent plus signe de vie ! La police russe enquête sommairement et conclut à un malheureux accident, sans doute dû à une imprudence. Alessandro Capace, un jeune journaliste pigiste, sent le bon coup ! Une histoire de disparitions sur fond d'amitié et de bénévolat. Il part aux Solovki, désireux d'écrire un article d'ambiance pour tenir en haleine les lecteurs italiens. Il ne sait pas que ce voyage va le hanter longtemps et qu'il sera bien décidé à percer le mystère de cette volatilisation. Un polar tendu comme on les aime.