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Célestin De Meeûs
Editeur : Sous-Sol
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Mythologie du .12Célestin de Meeûs, dans son premier roman « Mythologie du .12 », déplie quelques heures d’une soirée de juin dans l’existence de deux personnages. La première partie du livre alterne deux points de vue, celui de Théo accompagné de Max, deux jeunes hommes qui s’ennuient sur le parking d’un supermarché d’une petite ville en Belgique. Ils boivent, fument, discutent, se chambrent. Le temps s’étire, l’ennui avec. Les délires prennent forme, gonflent, se déforment, nihilisent le réel. L’autre point de vue, c’est celui du Docteur Rombouts qui, une fois rentré de l’hôpital où il travaille, va commencer à ressasser sur ses réussites - ses propriétés - et ses échecs, ou plutôt ses frustrations, sa peur de la dépossession et de l’abandon, sa haine de l’autre, de celui ou de celle qui pourrait lui amputer une partie de sa vie ou de ses possessions, qui sont pour lui, la même chose.
La tragédie est en route, la deuxième partie se déploie alors avec une puissance de crescendo dramatique et poétique d’une grande beauté anxiogène. L’ivresse, la colère, la frustration progressent, s’alimentent, explosent au fil des minutes.
Si la trame du roman est d’une grande simplicité - voulue - , « Mythologie du .12 » assume une esthétique et une forme romanesque très fortes. Avec les circonlocutions de son écriture, Célestin de Meeûs a une manière d’encercler par son langage poétique des situations ou des émotions. Les phrases s’élancent, glissent, rejoignent un personnage à l’autre (la deuxième partie est phénoménale). Il a trouvé une forme pour dire quelque chose du monde, son épaisseur, c’est à dire ironiquement sa vacuité, ses vanités. Les phrases, pleines et majestueuses, en mouvement et chorégraphiées, prennent en charge les thématiques du vide, de l’ennui, de la solitude, creusets des colères et de la violence.
Les dernières pages, et la fin, particulièrement réussie, laissent exsangue. On a vu dans ces pages, malgré tout, la beauté de la nature, sa luxuriance, les arbres, sa forêt, ses ressources, et le ciel et ses lumières.
Et ses hommes à la fois vides et plein de haine et de désespoir. Jusqu’à l’absurde et à la fatalité.