Love letters to the dead, Dellaira A. (Michel Lafon)
Laurel a quinze ans, elle rentre au lycée et sa première rédaction l'oblige à écrire à un personnage disparu. Elle choisit Kurt Cobain, icone grunge, car May l'adorait, car, comme cette grande soeur adorée, il est mort jeune. Laurel ne rendra jamais cette lettre mais en écrira d'autres tout au long de l'année à Kurt mais aussi à Janis Joplin, à Amy Winehouse, à River Phoenix, à Judy Garland...
Dans ce roman épistolaire d'un nouveau genre, l'on découvre les peines des amours contrariées, l'angoisse d'un avenir incertain et la difficulté de s'exprimer. Les icones anglosaxonnes sont autant d'échos au mal-être mais aussi aux espoirs de la jeune fille, autant de destins brisés qui peuvent comprendre que la vie de May n'était pas aussi féerique qu'elle le faisait croire, autant d'amis qui l'aident à avancer et s'ouvrir aux autres.
D'une lettre à l'autre, un présent pas vraiment rose révèle un passé plus sombre qu'il n'aurait dû. Pas de tape-à-l'oeil et pas d'images non jusitifiées, juste l'expression crue et sans fards d'adolescences où "je est un autre" à combattre et à apprivoiser. Le roman qui oscille entre tristesse et révolte est sans soute "la" pépite 2014 chez Michel Lafon. A lire dès 14 ans sur un air de guitare rythmique.