Dans la maison de ma grand-mère, Alice Melvin, Albin Michel.
Après son incroyable Les boutiques d’Angélique, Alice Melvin revient ici avec un album tout en douceur et en poésie. Un beau jour, après l’école, une petite fille se rend chez sa grand-mère : elle arpente les pièces de la maison l’une après l’autre, cherchant sa mamy et évoluant dans cet univers si particulier où chaque bibelot est à sa place et où le temps semble s’être arrêté. Après avoir déplié des pages et contemplé des illustrations magnifiques aux détails foisonnants et à la précision époustouflante, le lecteur sera rassuré de retrouver la grand-mère dans son jardin, où elle attend sa petite fille avec une surprise !
Un petit moment de grâce lors de la lecture de cette histoire qui n’est autre qu’un hommage à la grand-mère de l’auteur, mais qui nous rend nous aussi en tant qu’adultes, nostalgiques de cette époque où nous n’étions nous-mêmes rien d’autres que des petits enfants ! Superbe !
K. Beaton, La princesse et le poney, éd. Cambourakis, 14€
Une petite fille réclame un cheval. Jusque là rien de très original, sauf que, lorsqu'on est la fille de grands guerriers, c'est un must! Le problème, c'est que les parents, même très aimants, tombent parfois à côté et notre petite princesse se retrouve alors l'heureuse propriétaire d'un poney rondouillard, pas très futé et péteur. Mais s'il parait ridicule, il est si mignon que le cours des choses pourrait bien en être changé. Publié chez Cambourakis, l'univers rigolo-viking de Kate Beaton ravira aussi les parents.
Un album tout en couleur, en rondeur et en drôlerie. Dès 3-4 ans.
La mégalopole, une histoire à lire à la verticale, Cléa Dieudonné, L’agrume, 16 euros.
Vous cherchez un album atypique et déjanté ? Ne cherchez plus : « La mégalopole » répond à tous ces critères, autant au point de vue du format que du contenu ! Telle un énorme accordéon, cette histoire se déplie sur trois mètres de long ! A chaque fois qu’on déploie un morceau, on découvre une partie de l’illustration et la suite du texte : tout commence alors que l’ambassadeur d’une autre galaxie est dépêché dans la mégalopole afin d’établir des relations diplomatiques. Heureux de sa visite, les habitants lui font visiter la ville, que l’on découvre en même temps que lui, à mesure que l’on déploie les pages… Des illustrations drolatiques et une histoire décalée, de quoi captiver les petits dès trois-quatre ans !
J’aime pas les clowns, Rémi Courgeon et Vincent Cuvellier, Gallimard jeunesse, 13.5 euros.
Destiné aux enfants à partir de cinq-six ans, cet album magnifique nous expose avec humour et tendresse un sujet bien plus grave que celui du cirque. « J’aime pas les clowns ! », s’indigne notre petit héros alors que sa grand-mère l’emmène au cirque. Il n’en faut pas plus à la mamie pour raconter sa propre expérience des clowns, alors que la guerre 40-45 terminait tout juste en Allemagne, où se passe l’histoire. Un récit absolument émouvant et des personnages très attachants pour aborder une thématique sensible et faire entrevoir la difficulté de la séparation de personnes qui s’aiment. Mais leurs retrouvailles n’en sont que meilleures évidemment… Superbe !