Véronique Bizot
Actes Sud, 104 pages, 15 €
Paul reçoitune lettre de son frère lui annonçant qu'il disparaît et que Paul serait bien aimable de vérifier "si le robinet du lavabo du deuxième étage de la maison familiale a bien été purgé". Et c'est ce que Paul fait, non pas partir à la recherche de son frère dont la disparition pourrait être jugée inquiétante, mais bien s'occuper de la plomberie. Sur ce fil qui semble dérisoire se construit une histoire peuplée d'anecdotes étranges, hilarantes et inquiétantes, qui parle de solitude, de folie et de choix.
En une centaine de pages, Véronique Bizot concocte un bonbon acidulé, avec son style inimitable, à la fois affreusement noir et affreusement drôle. Une voix singulière qui agit comme un excellent remontant.
Virginie Ollagnier
Liana Levi, 214 pages, 17 €
Rosa se rend au Maroc pour l'enterrement de son père de substitution, Egon. Arrivée là-bas, le passé la rattrape, la tiraille, la bouleverse. Elle y découvre des relations insoupçonnées qui vont la faire vaciller et remettre en question ses choix de vie. Virginie Ollagnier signe avec Rouge argile un livre intimiste très touchant sur des êtres pris dans la tourmente de l'histoire : la seconde guerre mondiale pour Egon, le juif allemand réfugié au Maroc, la colonisation française pour Rosa, Sherifa, Mehdi...
Brina Svit
Gallimard, 166 pages, 16,50 €
Lisbeth Sorel invite Eduardo Ros à passer une nuit avec elle dans un hôtel du bout du monde. Qu'attend-elle de cet homme avec qui elle a dansé le tango à Buenos Aires ? Que cache cette invitation un peu folle et plutôt désespérée ? L'écriture subtile de Brina Svit épouse très justement dans son rythme les méandres de la vie de Lisbeth et de cette nuit remplie d'attentes, de doutes, de questions et de silence. A lire
Hélène Cooper. Trad. de l'anglais
Zoé, 364 pages, 22 €
???La maison de Sugar Beach que nous décrit Hélène Cooper est un véritable petit paradis. Vaste propriété de 22 pièces au bord de l'océan, elle symbolise toute la puissance de la famille Cooper au sein de la société du Libéria. Car les Cooper ne sont pas n'importe qui. Ce sont les descendants des premiers esclaves affranchis d'Amérique, venus s'installer au Libéria pour y fonder un pays libre, sur la terre de leurs ancêtres, l'Afrique. Depuis 1820, les membres de la famille Cooper ont toujours occupé des postes clés au gouvernement. Ils appartiennent à l'élite du pays, formée par une infime partie de la population, ceux qu'on appelle les Congos alors que la grande majorité des Libériens, les indigènes, connaissent la misère et l'humiliation.
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