Mathias Menegoz
POL, 696 pp., 23€90
Dans les années 1830, le comte hongrois Alexander Korvanyi débarque, avec sa jeune épouse autrichienne, aux confins de l'empire austro-hongrois, afin de reprendre les rênes du domaine familial, longtemps négligé. Ils découvrent une terre arriérée, en proie aux haines ancestrales . Alexander parviendra-t-il à restaurer la grandeur familiale dans cet environnement hostile et violent?
A la fois grande fresque historique et roman d'aventures, puissant, complexe, servi par une très belle langue classique, voilà le Prix Interallié 2014.
Anne Percin
Rouergue, 392 pp., 22€
En 1888, Pont Aven est devenu le lieu de rencontre de très nombreux peintres. Hugo Boch, jeune artiste belge, en rupture avec sa famille d'industriels (des faïenciers associés aux Villeroy), y pose à son tour ses valises. Il y rencontre Paul Gauguin, Emile Bernard et bien d'autres . Dans sa correspondance avec sa cousine , étudiante en art à Paris, et son ami Tobias, resté à Ostende, c'est toute une époque d'efferverscence artistique qui est croquée avec beaucoup de vivacité, mêlant anecdotes et réflexions sur le sens de l'art. Un roman épistolaire fin, intelligent, attachant.
Hedwige Jeanmart
Gallimard, 261 pp., 18€50
Blanès est une petite station balnéaire de la Costa Brava qui n'a d'autre intérêt que d'avoir hébergé l'écrivain chilien Roberto Bolano. Eva et son compagnon, passionné par l'écrivain, s'y rendent pour une journée. Le lendemain, Samuel disparait. Il est mort, dit Eva à ses proches. Est-ce réellement une figure de style? Totalement perdue, Eva retourne à Blanès pour tenter decomprendre, en suivant les traces de Bolano. En menant cette quête obsessionnelle, monomaniaque, elle fait quelques rencontres assez étranges. Ou plutôt, ne serait-ce pas son regard décalé dû à sa fragilité mentale, qui nimbe sa vision des choses d'absurde et de burlesque, d'angoisse aussi.
C'est drôle, singulier, audacieux. Et c'est signé par une nouvelle auteure belge.
Eve Castro
Robert Laffont, 352 pp., 23€70
On connait le talent d'Eve de Castro pour rendre vivants certains épisodes de l'histoire. Dans "Joujou", elle s'intéresse au parcours de Joseph, un nain d'une exceptionnelle intelligence, issu d'une grande famille polonaise tombée dans la misère et qui sera vendu par sa mère à une amie fortunée pour servir en quelques sortes d'"animal de compagnie". Et pourtant il aura un destin remarquable : il côtoiera les plus grands et attisera bien des convoitises dans cette Europe déchirée du XVIIIème siècle.