Benny Barbash, traduit de l'hébreu
Zulma, 22€
Voler l'identité de quelqu'un qu'on appelle au téléphone dans un grand hôtel israélien, telle est l'idée folle qui traverse l'esprit d'un homme en mal d'aventures, Miki. Pour ce publicitaire, c'est l'occasion ou jamais de changer de vie. Et voici notre héros embarqué dans la peau d'un faussaire, amant vigoureux de la femme du riche amateur d'art mourant qui l'a engagé.Tous les fantasmes sont permis pendant ce temps d'hésitation, prend-il l'appel ou ne le prend-il pas, pour cet homme en mal de vivre, qui tourne en rond avec une femme qu'il n'aime plus mais n'ose pas quitter. Il y a une grande jubilation à lire ce livre en train de s'écrire, à suivre les méandres de la pensée de son héros, un homme ordinaire qui rêve d'exploits à sa mesure, ceux-ci tournant le plus souvent autour de la séduction et du sexe et puis, comme à l'accoutumée, Benny Barbash distille avec subtilité son ironie, voire son cynisme. A lire !
A côté des grosses machines de guerre ( Ludlum avec Objectif Bourne, Cussler avec Corsaire ou Clancy avec Mort ou vif) et d'auteurs qui bénéficient d'une notoriéte désormais bien assise ( Camilleri, qui nous plonge dans une grande entreprise italienne ; Mankell, qui mêle son intrigue à la situation géopolitique ou l'islandais Indridason qui nous offre avec Betty un roman noir, cette fois-ci sans ces personnages de commissaire), quelques auteurs de qualité méritent qu'on découvre leurs oeuvres.
Les éditions Actes Sud continuent leur travail de dénicheurs de nouveaux talents. Louise Penny , auteur canadienne dont c'est le deuxième opus, situe ses intrigues dans un charmant village québecois, peuplé de personnages délicieux à l'humour et l'excentricité très british. Des dialogues savoureux et une trame bien tordue rendent la lecture de Sous la glace très rafraichissante !
Delphine de Vigan
Lattès, 437 pages, 21.30 €
Delphine de Vigan nous parle de sa mère qui s'est suicidée, et de sa famille maternelle, famille flamboyante, joyeuse, mais qui a subi son lot de drames et qui compte de multiples zones d'ombre et de silence. Dieu sait qu'en s'attachant à un tel sujet, en révélant certains secrets, l'auteur s'exposait au risque du grand déballage et aurait pu placer le lecteur en position de voyeur. Et c'est là toute la force et la beauté de ce texte : Delphine de Vigan adopte la juste distance pour aborder ce qui la touche de si près. Sans complaisance dans la révélation de l'histoire familiale, sans sensiblerie mais avec beaucoup d'empathie, avec la volonté de comprendre, elle déroule son récit sur le fil, toujours au plus près de l'émotion.
Marcel Theroux. Trad. de l'anglais
Plon, 240 pages, 23.70 €