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L'inspecteur principal Schneider revient dans la ville où il a officié dix ans plus tôt. Hanté par l'Algérie où il a combattu, il est, dès sa prise de fonction, confronté à la disparition et au meurtre de Betty, jeune adolescente sans histoire. Dans le « Bunker » où il officie (le commissariat), la progression de l'enquête se fera à hauteur d'homme : les âmes sont taciturnes, désabusées, mais entêtées, l'aspect criminel de l'affaire aura tout à voir avec la folie des hommes, ce qu'elle génère d'inavouable, ce qu'elle dit aussi de la société (on est en 1973, peu avant la mort de Pompidou).
Entrer dans le nouveau roman d'Hugues Pagan, c'est d'abord être saisi par l'orfèvrerie de son écriture. Il y a une attention portée sur les détails et les ambiances. Ainsi croise-t-on des phrases telles que "La lumière du matin détaillait les êtres et les choses avec une netteté particulière, une sorte de cruauté paisible que nimbait cependant une étrange douceur distante" ou encore "Il alluma une cigarette derrière ses paumes. En levant son regard, il fut surpris par l’image qui lui sauta au yeux, surgie de la pénombre extérieure, celle d’une ombre au vaste front, aux orbites caves déjà remplies d’ombres, mais où luisait encore la férocité instinctive de quelque maigre et farouche bête de proie. Aussitôt, il éteignit son briquet, dont le claquement du capot évoquait le bruit sec et précis d’une culasse qu’on arme." Les descriptions sont ciselées, inédites (l'écriture, ça peut donc aussi être cela), quasiment foudroyantes. Dans Le carré des indigents, la langue est belle, les ciels bas et les regards vides. Le livre relève tout aussi bien du polar (un meurtre, une enquête, un commissaire taciturne) que du blues. De chaque page s'élève une mélodie, enveloppante, entêtante, presque oxymorique : plus la lumière sera faite sur l'enquête, plus les personnages plongeront dans l'obscurité. De cette âpreté, naît une intrigue implacable, non dénuée cependant d'ironie ou d'humanisme, Hugues Pagan est sociologiquement brillant lorsqu'il souligne l'invisibilité des petites gens.
Keb Wisting vit à Jinkaat, petit village du sud-est de l'Alaska. Mi Tlinglit, mi Norvégien, Keb a été initié aux traditions des ces ancêtres indiens par son oncle Austin qui lui a appris à sculpter le bois, à naviguer, à pêcher, à reconnaître les animaux totems. A près de nonante-cinq-ans, il se souvient avec nostalgie de sa jeunesse alors que les jeunes d'aujourd'hui ne s'intéressent plus aux connaissances de leur peuple, préférant ingurgité des litres de sodas devant la télé. Keb s'interroge sur ce qu'il fait encore dans ce monde alors que la plupart de ses amis et de trop nombreux membres de sa famille l'ont quitté. Chaque jour il attend, serein, que la mort vienne le chercher. Mais un événement va venir bouleverser le quotidien du vieil homme. L'un de ses petits-fils, James, dix-sept ans, est victime d'un accident qui le fera boiter à jamais. Or l'adolescent était promis à une brillante carrière dans une équipe professionnelle de basket. Une chance exceptionnelle d'atteindre la gloire et la richesse qui faisait bien des envieux à Jinklaat. Lorsque Keb entend James dire que sa vie est foutue et qu'il aurait mieux fait de mourrir, le vieil homme se révolte. Non, petit, ta vie n'est pas finie, tu as deux mains pour travailler, des yeux pour voir la beauté du monde, une famille et des amis autour de toi ! Keb décide alors d'apprendre à James à sculpter un canoë traditionnel. Une manière d'occuper ses mains et son esprit et de lui raconter les racines du peuple Tlingit. Très vite tout le village se joint à eux et ce retour aux sources devient un événement social où chacun vient apporter sa petite pierre. C'est toute une communauté qui est maintenant bien décidée à réaliser le rêve du vieil homme et de son petit-fils, rejoindre avec leur canoë Cristal Bay, la terre natale de Keb devenue une réserve naturelle interdite. Un roman peuplé de personnages attachants, de chaleur humaine et de paysages sauvages.
C'est un peu le monde à l'envers : voilà que la rentrée littéraire de l'hiver devient plus importante que l'habituelle affluence d'automne. En janvier et février, pas moins de 545 romans seront envoyés par les éditeurs, contre 521 à la saison des prix. Bien sûr, il y a le Houellebecq et son lot de partisans et détracteurs. Mais d'autres grosses pointures sont déjà sur nos tables (Eric Vuillard, Pascal Quignard, Karine Tuil, Stefansson, Pete Fromm, ...) ou sont attendues très prochainement (et avec impatience pour le Pierre Lemaître, Leila Slimani ou l'excellent Nicolas Mathieu).
L'équipe d'A Livre Ouvert défriche petit à petit le terrain. Voici un premier aperçu de nos coups de coeur 2022.
Tous les samedis, de 10h30 à 11h, les enfants de 3 à 6 ans sont invités à une séance de lecture d'albums.
Venez nombreux!
En attendant, rendez-vous sur Facebook ou sur Instagram pour découvrir une chouette histoire!
Allez! Encore quelques jours et on vous retrouve?